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Infime

Infime
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9 janvier 2016

Wieder

Elle est pudique dans son habit sombre de soir d’hiver. Je n’ai pu que l’effleurer du regard en tentant de deviner son contour. Berlin. Sur le trajet j’essaie de me rappeler à quels bâtiments appartiennent les écrans lumineux à travers lesquels j’aperçois, un court instant, les vies qui habitent le paysage de mes souvenirs.

J’arrive. Un peu fébrile. Rien n’a changé. La rue est silencieuse. Un taxi est à l’arrêt et quelques fantômes immobiles attendent le bus sous la lumière blafarde des lampadaires. La rue s’abandonne à moi comme un souvenir enfin palpable. Rien n’a changé.

Il fait froid. De la fumée sort de ma bouche. C’est douloureux de plier les doigts. La cage d’escaliers a la même odeur. Au troisième étage, à la fenêtre des communs il y a des décorations ridicules en silicone. Comme avant.

Ayse m’attend, paisible et lumineuse, sur le pas de la porte. Elle me prend dans ses bras. Je lui parle de l’école, de ma spécialisation dans les arts d’Océanie, elle me parle de cette collègue qui abandonne tout pour la Nouvelle Zélande et des projets de ses enfants. Elle me parle du garçon qui me remplace. Il vient d’Inde. Un jour il devra rentrer parce qu’un mariage l’attend. Elle ne l’aime pas trop je crois : il n’a mis aucune décoration. J’étais curieuse de le rencontrer mais il ne vient pas.

Le lendemain je retrouve Vi'. On mange un poulet au curry à trois euros. Comme avant. Elle me parle du mariage de son frère. On ri. Ce week end là, elle a dormi chez moi. Je partais tôt pour l’Alsace et je l’ai enfermé dans la chambre. Elle a dû hurler pour alerter les voisins. A songé à passer par la fenêtre pour toquer aux vitres. Mais j’habite au septième étage.

Elle conduit une petite voiture rouge. Hier, Ay' et Ri' ont ri quand j’ai parlé des adultes. Aujourd’hui, je suis une adulte. C’est quand même un peu triste. J’achète un rideau de douche blanc décoré d’une trace de main ensanglantée. A vrai dire c'est affreux mais il fait partie de toutes ces choses que j’achète et que je mange parce que je me l’étais juré petite. J’appel ça des micros fantasmes. Le plus dur est de manger de la margarine tous les matins.

On fait les vintage et on achète ces bouteilles du vin italien qu’on ne trouve qu’en Allemagne.

Vi' a l'oeil. Je lui parle de mes soucis, de ma vie. Elle me prend dans ses bras et m’embrasse sur le front. 

On s’assoit sur le rebord de la baignoire pour réchauffer nos pieds dans l’eau et on parle longtemps. Le lendemain on reste au lit et on lit Zola.

J’ai besoin d’air. Je me perds dans Neuköln. Tous les turcs essaient de me vendre leurs pétards. Le ciel gronde. Je sursaute à chaque fois.

Je prends une douche.

Ri' et Ay' rentrent d’un restaurant indien pendant que je regarde le début d’un film sur un homme au chômage. Ils lisent un livre, eux aussi, et rient aux éclats. 

Je pars de la maison plus tôt. Vais à tout hasard au cinéma. La salle est fermée. Je retrouve Rom'. Paris lui manque. J’agrippe sa veste un peu trop grande au niveau des épaules et le secoue. A Paris Berlin lui manquait. Je lui cris qu’il faudrait voir à ne pas changer tout le temps d’avis.

Le mécanisme délicat achète un Kebab. Il est avec ses amis. Je les prends tour à tour dans mes bras avant de lui claquer une bise. Puis dans un élan de méchanceté débile : « Alors quoi de neuf ». Réduisant ainsi volontairement en bouilli la beauté potentielle des retrouvailles. Je les abandonne heureuse tout de même de les avoir vu, ces garçons très différents.

On passe en 2016 sur un toit terrasse. Tous sont là. Certains ont changé. D’autres non. Un épais brouillard tombe sur la ville. Je ne sais pas si ce sont les fusées ou simplement l’hiver. On compte les secondes puis on se prend tous dans les bras. Les explosions inondent de couleurs la nuit. J'embrasse les moins proches et serre longuement ceux qui le sont plus. 

Le bar est enfumé. Les enceintes diffusent un son clair. On danse. Je suis heureuse, ferme par moment les yeux. Quand je les ouvre mon regard en croise parfois un autre et l’on sourit. Je prends quelques nouveaux arrivants dans mes bras. Par moments d’essoufflement je m’assoie. Là, il y a toujours quelqu’un à qui parler. On découvre les choses nouvelles sur les uns, les autres ou l’on s’émeut de celles qui n’ont pas changé.

Horoscopes chinois. Pour les rats c’est une bonne année. Pourtant elle ne me plait pas beaucoup. Faire place à l’imprévu, compter seulement sur soi, oser la folie dans la prudence.  

Les garçons sortent et Ay' dort. L’indien se lève. Il vient faire mijoter ses putains d"épices à 23 heures à mètre cinquante du canapé où je dors un lendemain de réveillon. Je me douche comme pour dire : « cuisine vite. »

Il met peu d'épices pour que je goute. Je pleure. Il rit.

Il est un peu tragique. Il veut être artiste. Il sera ingénieur. Demande ce que je fais. Fait semblant de connaître. Me montre ses dessins : parfaitement réalistes, doux, ternes, d’une infinie tristesse. Il n’utilise aucune couleur. Il a peur de ne pas contrôler. Un monde nous sépare et il m’agace. Je débarrasse et fait semblant de travailler. Avant de me coucher je propose un café au mécanisme délicat. 

Ay' dépose une petite boite de loukoums d'Istanbul sur mon oreiller pendant mon sommeil. 

Le Mécanisme rentre quand je me lève et doit dormir.  Je n’avais pas dit quand je partais.

Je mange un de ces énormes kebab qu’on ne trouve qu’à Berlin et peu être en Turquie. Je lis un peu et je prends le train.

Amour: Berlin. 

 

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8 novembre 2015

Dear Marina

How I Became The Bomb - Ulay, Oh - Music Video

7 novembre 2015

L’éléphant a 1000 ans et naît à peine en un instant

L’éléphant a mille ans ; il naît à peine. Il traîne sa peine comme un paquebot au bout d’un fil coupant, ses 18 ans lui bleuissent le cou.

Il marche d’un pas lourd et envahit tout de gris. Une douleur immense et anonyme dans le gris de Paris.

Il ne reconnaît pas sa peau craquelée, ses yeux troublés. L’éléphant a 1000 ans et naît à peine en un instant.

Il est un enfant travestit en grande dame assurée, un enfant tout petit qui sait à peine marcher.

Un enfant dame âgée et atmosphère feutrée.

L’éléphant, rage infinie, a perdu l’avenir passé, l’avenir glorieux qui l’attendait.

Il est multiple et incertain. Et devant lui : plus rien.

L’enfant utopiste est pendu au bout du fil, le poids du paquebot a asphyxié son cerveau.

Il ne changera plus le monde : il est mort.

Et la dame âgée dans un coin se lamente de la mort de l’enfant qui n’aurait rien changé mais essayé.

L’orgueil

C’est à ce moment précis que la grande dame entre en scène : personnage le plus redouté.

Elle maquille l’enfant au visage blanc. Elle noue solidement ses poignets et part dans Paris en traînant son petit paquet à grandes enjambées.

Le cadavre racle le sol, les passants trébuchent sur son petit corps, parfois le piétinent, les petits cailloux de la chaussée s’enfoncent alors dans son visage. La grande dame se retourne et les toise. Moue désagréable. 

L’éléphant cherche le repos dans la pénombre d’un fauteuil rouge. Mais le tourment, ver silencieux, entre par ses oreilles trop grandes et lui grignote le cerveau. Toujours.

L’éléphant traîne son petit corps et son paquebot inavouable : naufrages d’un vie à peine éclose. La grande dame peint dans une couleur neutre les débris et les saletés. Mes œuvres invisibles sont ma plus grande fierté.

 

 

Et quoi ? Tant de peine, je nais à peine.

Et dans mille ans ? 

Only Lovers Left Alive OST - 08 Streets of Tangier

2 novembre 2015

Une odeur d'eucalyptus, de cire au miel et de cigarette

La fenêtre est restée ouverte cette nuit. Les draps sont frais et froissés. Le soleil prend mille précautions pour inonder doucement le petit studio. Victoire ouvre en une seconde les yeux très grands. Elle me sourit. Mon corps et les draps sont mêlés et je mets ce qui me semble être une éternité à m’extraire de cette peau de douceur.

Le soleil brille. Jeannie nous attend aux tuileries. C’est l’automne fantasmé : d’une douceur infinie qui appel à la mélancolie et à respirer trois fois très fort. Nous faisons crisser les gravillons. Il y a du monde mais mon souvenir est silencieux. Aucun figurant ne perturbe notre comédie. Elles sont presque allongées sur les chaises métalliques et baignées de clarté. On raconte tour à tour notre week end idéal en amoureux à Paris. Tout le jour l’amour est tendre et réservé. La nourriture occupe une place centrale. L’absence de soleil décharge les tensions, l’air devient chargé, moite et nous sexuelles. Libérée de toute ma rage mon lendemain est infinie tendresse. J’ai un sac à dos et une robe salopette de ma maman pourtant je ne me suis pas sentie aussi jolie depuis longtemps. Je retrouve mon père. A Beaubourg la lumière est un cadeau. Puis nous parlons de la lenteur dans l’art de part et d’autre d’une petite table ronde à la terrasse d’un café bondé. Mon chocolat viennois est trop chaud, c’est le premier de l’année. Après, j’ai longé la scène à pieds. En écoutant un concert de rue j’ai eut envie de dessiner. Ca faisait longtemps. Je croyais que j’avais perdu toutes mes choses jolies en rentrant en France. Le soleil s’est couché et l’homme a entamé la bohème comme un appel. Je suis à nouveau sous mes draps. Je me rêve un plus tard très beau. Ca aussi ça faisait un moment. C’est un grand salon très blanc. Contre le mur du fond il y a un canapé en cuir camel. Au dessus ; un très grand tableau : celui très coloré de l’exposition de cet après midi. Je marche : c’est du vrai parquet, il craque. La table est en verre noir, le lustre est moderne. Il y a des masques africains dans le couloir : peut être ceux que mes grands parents ont décrocher du leur il y a longtemps déjà. Il y a une affiche de film très rouge des années 60, beaucoup de chaussures au milieu du passage et personne n’en dit jamais rien. Mon bureau sent l’eucalyptus. Le salon sent la cire au miel et dans le fond un peu la cigarette. Dans cette maison très calme on reçoit beaucoup, et dans ces moments c'est bouillant et enfumé. On donne des dîners brillants avec de bons alcools. Quand mon mari n’est pas là on projette des films sur le très grand mur blanc du salon avec ma meilleure amie qui sera toujours la même. On se traîne dans l’appartement avec nos couettes sur le dos de la chambre jusque dans le canapé. Ca c’est notre secret. Il fait nuit. Je vois victoire hier. Debout au milieu du bar comme une apparition avec sa petite valise rose. Romaric debout face à nous quelques heures plus tard les yeux très grands ouverts. Aujourd’hui je n’ai plus du tout de voix. Je fermerais enfin ma fenêtre la nuit. Je diffuse de l’eucalyptus chez moi et ça sent comme dans le bureau. 

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26 septembre 2015

L'absence

Perte du corps, des traits, de la voix :

En un instant.

Un courrier sclérosé attend ;

Pas grand-chose à lire.

Il y a juste une cordelette.

Un mot : encore.

Pour te crier : je me rappelle

De cet été infiniment bref

Et éclatant.

Pour me crier : je me rappelle

Et la vie à mille à l’heure.

Le soleil, une valise, un avion.

J’ai vomi un adieu imbécile.

Et puis la nuit.

L’autoroute- une valise- un train

Et dans une ville à mille à l’heure

Toi qui ne rime plus à rien

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18 août 2015

Essais photographiques: clairs

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16 août 2015

Gamberger

 

Je me suis imaginée dans mon lit. Les deux fenêtres de ma chambre  ,grandes ouvertes au dessus de ma tête, dévoilant le rideau opaque de la nuit sur lequel s’accrochent des étoiles puissantes. Je me suis imaginée les draps frais caresser ma peau nue et l’ordinateur réchauffer mes cuisses en déroulant un scénario ardant. Les veilleuses sont chaudes. Nous avons passé la journée en montagne dans le refuge des week end.  Dodie et Boubou sont restés là haut. Je suis allée au restaurant avec Y, L et S.

Seule à la maison.

 Je m’introduis dans une chambre troublée marquée par mes expériences photographiques nocturnes. Tout est de travers. J’aime l’ordre. Je range. Je vais, je viens entre ma chambre de bonne et notre appartement. Il n’y a pas de lumière. Je suis seule dans ce couloir et je n’en ai rien à faire des ampoules cassées. Je me sens observée, droit en face. Je suis toute seule. L’immeuble est silencieux. On m’épie. La monstrueuse impression que quelqu’un se cache dans mon dos m’étreint. Et ce qui n’a toujours duré qu’une seconde m’accompagne toute la nuit. Je gamberge.  Je suis face à moi. Sans ordinateur, sans portable, sans radio, sans télé, sans musique, sans personne. Et je gamberge. Il fait frais. Mes pensées libres m’expulsent dans une nouvelle de Maupassant. Tout m’angoisse.

Je travail dans le social ce mois ci. Je range, je trie, je classe, je jette des pans de vie. Je les lie. Je leur en veux souvent. Je leur en veux de solliciter une aide alimentaire au retour des vacances où de faire dix enfants placés. Et puis parfois je ne leur en veux pas, j’apprends la misère. J’ignore mon paysage quotidien plus que toutes les contrées lointaines. Je ne peux pas trop en parler. Je ne peux pas trop parler non plus du dossier de cette très bonne copine sur lequel je suis tombée.

Tout m’angoisse.

Une école de campagne effondrée en Chine. Un gouvernement qui n’envoie aucun secouriste. Un artiste qui récupère des débris.

Tout m’angoisse.

Je pense à cet ami de Gaza étudiant, ouvrier, cuistot. A ce garçon multifonctions qui a quitté sa famille. A cet ami aux mains d’étrangleur. 

A cette copine qui a tout mais qui aimerait un psy en plus.

Tout m’angoisse.

Je pense à la folle théorie de N. : quand on meurt, c’est fini.  Sans âme qui angoisse ? Des signaux électriques qui suivent les règles de la sociologie ?

A propos de sociologie je me suis aussi gonflée. Je suis consommatrice d’idéaux alternatifs. Je suis l’Europe riche qui cherche la bohème. Je ne me supporte pas.  Je suis effondrée sur le canapé. Le chat saute sur mes genoux. J’enfoui ma tête dans son pelage. Il remonte doucement de mes cuisses à mon épaule et vient s’enrouler autour de moi comme un écharpe. Je ferme les yeux et j’écoute son ronronnement. Je sens sont petit corps se gonfler, se dégonfler. Je sens ses griffes sur mon épaule.

Demain tout ira mieux.

22 juillet 2015

Délicatesse des mécanismes

Les machines m’inspirent la haine. Elles se prétendent utiles. Plus utiles que le reste. Je suis dans le métro, c’est l’hiver, mon cœur bat plus vite, mes paupières se plissent imperceptiblement, je me mordille la joue, près de la lèvre gauche, là où mes molaires et mes canines se succèdent pour arracher de petits bouts de peau les jours de grande colère.  Je suis un poisson dans leur grand filet. J’ouvre la bouche pour leur hurler à quel point c’est idiot. Rien. Romain veut vivre à jamais. A jamais sans art.  L’homme n’est pour eux qu’une moisissure. Ils veulent pourtant devenir des moisissures inertielles éternelles. Ce sont la science bête. C’est Homais. Ce sont mes colocs. Ils m’inspirent la haine comme la science abrutie et ses machines.

 

Il fait nuit maintenant. Je suis à genoux sur mon lit les coudes sur le rebord de la fenêtre. Elie m’explique comme il est simple d’être visionnaire. Il se dit surdoué. Le ciel est pollué et sans étoiles. Je lui dis que je m’en fiche. Compter ce n’est pas ce qu’il y a de dur. Ce qu’il y a de dur c’est d’imaginer ce que personne n’a jamais imaginé. Imaginer une boule qui tourne, imaginer le temps, imaginer un soi qui ne serait pas maître de soi. Imaginer une chaise tout simplement. Je lui demande une chaise, pas une belle chaise mais une chaise nouvelle. « Quand tu veux je te la fais ta chaise ». Je me retourne vers la voûte abyssale, à quoi bon lui répondre.

 

Je n’ai qu’une envie, leur cracher dessus. Je le fais.

 

Et puis il y a N. C’est encore la nuit. Une nuit d’été cette fois. La chambre n’est plus le lieu des éternels débats vains, des arguments coupés, des joutes butées. C’est un simple ilot au cœur d’un archipel résidentiel abrité sous une voute lactée.  N. veut devenir mécatronicien. Il y a deux ou trois mécatroniciens dans chaque entreprise. Ils repèrent les défauts sur les machines et les réparent. Nous aboutissons encore une fois dans une impasse et désespérons de trouver la maison. Les machines pour lui c’est de l’art. Ca reste quand tu n’est plus là et ça continue même à produire. Il en devient très sérieux.

 

Quand il arrive on rayonne. Il est solaire. Je me suis une fois demandée quel genre de filles il pouvait aimer. Je l’ai imaginée teigne derrière un air un peu malade et discret sa typesse.  Je ne sais plus comment ça s’est fait. Rapidement. Nous quittons la boite et rejoignons les galets humides. Nous nous rencontrons. « Trop de tissus » qu’il murmure. Nous nous abattons dans l’obscurité. L’eau froide et salée me grignote la poitrine. Les lumières sont loin maintenant. Il me porte comme une princesse. Nous achetons un litre de sex on the beach. Je le renverse. Nous mangeons les glaçons et nous nous embrassons.

 

N. c’est la majesté concise. Un autre jour le jour se lève sur la terrasse. Nous parlons de la mort.  Son sourire millénaire me décrit chamanique. Ma tronche rougit. Nous sommes pour lui des milliers de connexions qui interagissent des dizaines de fois entres elles en à peine une seconde. Quand le cerveau meurt, l’homme meurt. Nous sommes un mécanisme d’une beauté infinie. Il n’est pas un lyrique au passé douloureux. C’est une machine presque déjà un peu rouillée. Je me vois la tête posée sur ton torse. Avant que tu n’expires la fumée de ta cigarette j’entendais une petite valve au fond de toi se soulever.

 

Nous nous sommes revus à Berlin. Je lisais assise sur ma valise près d’un canal de l’autre côté de la bouche de métro de laquelle tu devais sortir.  Tu es arrivé et tu portais le t shirt du jour où pour la première fois tu m’as séduite.  J’espérais que tu le portes. Tu m’as demandé ce que je faisais là. Je t’ai répondu que je ne savais pas. Et c’était vrai. Pas seulement pour ce côté ci de la rue mais pour toi. Je ne t’ai pas embrassé, juste un léger souffle avant de partir. Je n’ai que sourit bêtement et adieu fut la seule chose intelligente que j’ai dite cet après midi là. Je suis heureuse de savoir que l’on s’est plut. Soit heureux mécanisme délicat.

 

 

 

20 mai 2015

Peiner

Échappatoire

Échapper à quoi ?

A quoi bon

bona rien

rien à faire

faire les cents pas

passable

sable humide

comme les yeux

yeux qui roulent

humides

Odeur glisse

Chaleur quitte

Mots passent

Baisers sans vie

Tu n'es plus

Je vis

Vis sans moi

Échappatoire

t'échapper

peiner

A quoi bon ?

C'est bon.  

20 mai 2015

Ranges tes mots

A quoi bon

Rire sur son lit de mort

Réduit à rien

Liberté conformée

Amputation

J'aimerais plutôt peindre

Dans un accès schizophrène

Jetsde peinture

Giclées de sang

Bonheur sombre

Des artistes disparus

Plus de sueur

Où sont les rires et les larmes ?

Artiste

Personnage grotesque

Range tes mots   

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