Danse. Toujours
Ma quête, je guette : l’instant. L’instant fugace de l’éternel. Recherche acharnée, de mois cernée. Et face au vent, il est là, à nouveau: l’instant. La chaleur sourde gronde puissamment dans un silence serein. Et nous avançons sur le ponton de quelques mètres lointains. Nous sommes ici chez nous: îlot indescriptible. Nid ouvert aux indolents surplombant les remous. Au dessus de tout. Au dessus de nous. Souffle dans les roseaux : le monde est renversé. L’oiseau plane tandis que nos vies perdent sens.
Nous devenons sens. Ivresse des temps hors du temps. Du futile. Luxe rare. Rarement entier. Et de sa pleine main; elle l’attrape. La conscience de l’éphémère la rend éternelle. Attentive à la beauté des minutes qui passent, d’une bouchée, du silence. Silence ami. Amie.
Simple exaltation du simple. Au milieu de l’eau. Des plaines éternelles. Je pense à la Mongolie. Voyage futur. Projetée : trop de projets. Instants : fuyants. Ici l’éternel te prend par la main et te dit que tout va bien, que c’est beau une respiration, que c’est beau un regard, que c’est beau ici, maintenant.
The Architect - Les Pensées