Dimanche 16.11.2014

J'ai besoin de bouger. Pas qu'on ai rien fait. On est sortis vendredi. Samedi on est restés à la maison: fait du billard, des gateaux et prévu un programme chargé pour la semaine prochaine. Mais passer un deuxième jour enfermée ? Impensable.Il parait que même mon écriture est clostrophobe. J'ai du boulot. Des bacs blancs, des tas de bacs blancs. Je réviserais dans un café. Je travaille toujours mieux ailleurs qu'à mon bureau. Vague souvenir: Helmut Newton est natif de Berlin. Idée: je vais au musée de la photo. Sur le Kudam je cherche la bonne rue perpendiculaire: introuvable. C'est affreux le Kudam. Une avenue célèbre ici. Mais moche. J'ai croisé beaucoup de voitures, trois mc do, encore plus de nouilles sautées, trop de blondes décolorées, trop de sacs de shopping. Partie dans une petite rue parallèle. Une grille d'immeuble ouverte. Un parc derrière. Passe devant les baies vitrées de plusieurs salles de réunions. Les serveurs préparent les petits fours. Je sors de l'autre côté. Un parc. Le Tiergarten. Il y a des vélos pressés, du lycra qui peine, de petits yeux qui s'émerveillent devant les lamas, les vautours, les autres oiseaux. Et moi qui m'émerveille devant ces petits yeux. Quoi de plus magique que de quitter le gris sur gris pour ça ?  Ha si une chose. J'ai trouvé une chose plus belle. C'est ces petits lampions là bas au fond. C'est cette devanture rouge qui flotte au vent. C'est cette lumière chaleureuse. Petit théatre magique devant la rame de train. Je m'approche. Une petite maison, du lierre, des tables, des bougies, sous le auvent rouge, le calme, je pousse la grosse poignée dorée. Une odeure feutrée, bruyante, ça sent les tartes qu'on ne choisit pas dans les guinguettes minuscules après une après midi sous la pluie. Je m'assoie sur un canapé, sors mes cours, commande un thé. Un couple est passé au champagne à côté. Des parents regardent attendris deux petites monstrueuses gamines qui hurlent. Les grands parents regardent attendris leurs enfants. La serveuse court. Le serveur traine. Il y a du va et vient. Des petites lunettes d'intellos, des filles aux cheveux cours, de jolies lampes dorées, une petite estrade. Je ressors dans le froid. Je connais mes cours. J'y retournerais. 

Comments

[margotethenri]

Vive les lieux magiques ! Pour nous c'était la montagne avec une nouvelle petite nappe en toile cirée rouge à pois blancs. Au printemps, des rideaux à carreaux rouges à confectionner durant l'hiver et des rêves de stub enfin vivable d'ici l'été prochain... Merci pour ce post malgré tout ton boulot. Ton écriture est de plus en plus fluide et personnelle. Continue. Je t'embrasse fort fort fort.

Maman